Digital – Dans le paysage juridique, certaines situations restent encore floues. Ces “zones grises”, comme les qualifient les experts, émergent souvent face aux évolutions rapides de la société et de la technologie. C’est dans l’une de ces zones que se sont retrouvés les influenceurs Kat et Mike Stickler lors de leur divorce. En plus de se séparer sur le plan personnel, les ex-conjoints devaient aussi décider du sort de leur compte TikTok commun, suivi par 4 millions d’abonnés.
Les réseaux sociaux ( TikTok , Instagram ..) : un nouvel enjeu dans les divorces
Alors que certains couples se disputent la garde des enfants ou le partage des biens matériels, d’autres, comme Kat et Mike, doivent trancher sur le sort de leurs compte Tik Tok. Ces comptes, qui représentent parfois une source de revenus unique et significative, posent des défis juridiques complexes.
D’après le Wall Street Journal, évaluer la valeur d’un compte numérique est bien plus complexe que d’estimer celle d’une maison ou d’un véhicule. Le futur du compte dépend souvent de la personne qui en conserve la gestion, une problématique soulevée par Kat pour justifier son droit exclusif sur leur compte TikTok.
Une profession instable et difficile à encadrer
Selon le Keller Advisory Group, près de la moitié des 27 millions de créateurs de contenu aux États-Unis vivent exclusivement de leurs réseaux sociaux. Toutefois, leur activité reste précaire et entourée d’incertitudes. Les influenceurs n’ont aucun contrôle sur les algorithmes des plateformes ni sur les tendances du moment.
De plus, les avocats peinent à prouver la contribution de chacun des époux à la réussite du compte. Combien de blagues ont été créées par chaque partenaire ? Qui a passé le plus de temps à monter les vidéos ? Ces questions, complexes à répondre, compliquent davantage les litiges.
Prendre les devants : une stratégie prudente
Pour éviter ce type de conflits, certains influenceurs anticipent. Par exemple, Vivian Tu, spécialisée dans l’éducation financière, a inclus ses comptes dans un contrat prénuptial avant son mariage. “Mes réseaux sociaux sont mon CV”, affirme-t-il au Wall Street Journal. “Pourquoi laisserais je quelqu’un d’autre s’approprier mon travail ?”
Vers une évolution du cadre légal ?
Face à ces nouvelles réalités, il devient urgent d’adapter les règles juridiques. Avec l’essor des professions numériques, le partage des actifs en ligne pourrait bientôt devenir un enjeu central dans les divorces. Les influenceurs, quant à eux, sont invités à formaliser leur propriété numérique pour éviter des conflits coûteux et prolongés.
Alors que la société évolue, le droit devra lui aussi suivre pour mieux encadrer ces nouvelles formes de patrimoine.
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